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Mouvement pour un monde meilleur. Des arbres qui marchent. Des capsules vidéo

Publié le par Yvan Tasiaux

Nous Sommes

Nous sommes un service international d’animation présent dans environ 50 pays sur les cinq continents.

Son origine remonte aux années qui suivirent la Deuxième Guerre mondiale, dans l’effervescence de “mouvements” divers qui aboutiront au Concile Vatican II. Les premiers écrits du fondateur, le Père Ricardo Lombardi sj, aident à saisir son intuition alors à son balbutiement. Cette intuition se traduit dès le départ dans la volonté de créer mouvement, c’est-à-dire de lancer des dynamiques. Ces dernières ne ciblent pas des élites ni ne cherchent à en former, mais sont tournées vers des ensembles de personnes, organisés ou non.

Ces dynamiques favorisent, à des degrés divers, des prises de conscience opérées par le concret de l’action plus que par la diffusion d’idées. Ces dynamiques (ces mises en mouvement) visent à obtenir non pas des adhésions à des contenus ou des pratiques mais une transformation, un renouvellement, une renaissance.

Très vite, il est apparu que pour susciter et soutenir une telle mise en mouvement il fallait un groupe de personnes qui s’y consacrent, personnes à la fois suffisamment identifiées et cependant non particularisées par une quelconque spécialisation. Ce groupe de personnes, disséminées internationalement, cherche à susciter diverses collaborations, ponctuelles ou longues, dans l’ Eglise et la société

 

Notre Groupe Belge…

Roger AHOUA, Neufchâteau, Amélie CHARTIER, Courcelles, Pierre DAVID, Neupré, Mady de WOUTERS Sorinnes, Colette DORTHU, Neupré, Françoise HAMOIR, Hingeon, Véronique HENRIET, Roux, Onésime MUYEMBE, Eghezée, Daniel NAHIMANA, Aisemont, Pascale NIENHAUS, Philippeville, Jean-Marie PIERRE, Roux, Pascal ROGER, Arlon, Marie-Paule THOMAS-ANCIAUX, Mariembourg.

 
 

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OSER ÊTRE IRÉNOLOGUE : UNE UTOPIE ?

Publié le par Frédéric Antoine

OSER ÊTRE IRÉNOLOGUE : UNE UTOPIE ?

 

À ma gauche, ceux que l’on appelle les “polémologues”. À ma droite (ou vice-versa), ceux qui se dénommeraient plutôt eux-mêmes “irénologues”. Au milieu, le cœur de la question qui les divise : la guerre, et son irréductible (ou non) présence dans les gènes fondateurs de l’humanité.

Longtemps, ce questionnement a paru ne pas avoir de sens. La guerre faisait partie des sociétés au même titre que la vie et la mort. S’essayer à vivre ensemble générait nécessairement l’apparition de conflits, leur dégénéres- cence sous forme d’affrontement armé constituant, dans la plupart des cas, ce que l’on considérait comme l’inévi- table moyen de tenter de les résoudre. Si tu veux la paix, prépare la guerre, écrivait le Romain Végèce dans son Traité de l’art militaire (Ve siècle après J.C.). Pas toujours, toutefois, comme le rappelle le Lysistrata d’Aristophane, dont il est question dans la rubrique “Toiles et Planches“ de ce numéro (pp. 32-33).

Récemment, cette fatalité de l’avènement des guerres avait semblé pouvoir être remise en cause. Afred Nobel lui-même ne pensait pas à autre chose lorsqu’il écrivait que « le jour où deux corps d’armée seront capables de se détruire mutuellement en une seconde, toutes les nations et civilisations reculeront d’horreur et licencieront leurs armées  ».

Au tournant des années 1970, alors que la branche fla- mande de l’Université de Louvain venait de s’entretuer avec son pendant francophone afin de mettre les Wallons à la porte de la ville de Leuven, les évêques de Belgique avaient demandé aux deux universités catholiques d’entamer, chacune de leur côté, des études et des enseignements sur la paix. Le politologue-journaliste Paul M.G. Levy, qui avait aussi dirigé la communication du Conseil de l’Europe, avait été chargé de créer un centre de re- cherches et de donner cours sur le sujet. Il aimait à expliquer que les polémologues considéraient l’Histoire du monde comme une succession de périodes de conflits entrecoupée de périodes de paix. Les irénologues, plus optimistes, adoptaient le point de vue inverse. Difficile dès lors qu’ils s’entendent. Ce que confirmera un colloque international organisé à l’époque par les deux universités catholiques, colloque qui s’avérera être une suite de « polémiques de polémologues ».

La fin des régimes communistes avait pu laisser croire à une victoire par K.O. du camp de la paix. Les guerres qui ont ensuite émaillé l’Europe centrale et d’autres conti- nents ont démontré que, sur le fond, il n’en était rien. La guerre avait encore de beaux jours devant elle. Quelle autre conclusion pourrait-on tirer de ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine depuis 2015 ?

Oserait-on encore aujourd’hui se proclamer irénologue, sinon par philosophie ou par défi ? Quant à la polémologie, déjà riche d’approches très diversifiées, ne doit-elle pas ur- gemment être abordée sous de nouveaux angles, comme le propose notre rubrique “À la une” (pp. 6-8) ?
Alors qu’à nos portes la guerre va entrer dans un deuxième hiver, il importe plus que jamais d’essayer de comprendre.

Frédéric ANTOINE, Rédacteur en chef du magazine L’appel

Paul M. G. LÉVY, Dominique SIMONS, Jorge D’OLIVEIRA E. SOUZA, Le colloque de Louvain ou polémiques de polémologues , Res Publica 14 (4):725-744 (1972).

 

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IL N’Y A PAS QUE COMPOSTELLE !

Publié le par Geneviève BERGÉ - L'Appel

IL N’Y A PAS QUE COMPOSTELLE !

Sac sur le dos, chaussures de marche aux pieds : chaque année, des centaines de pèlerins s’élancent sur les chemins de France, de Suisse et d’Italie. Objectif de la via Francigena : la place Saint-Pierre de Rome ! Ou plus loin encore…

Six heures. Il fait déjà clair en cette dernière journée de mai. Le bâtiment résonne de bruits divers. Mieke et Jan lacent leurs bottines avec soin. « Nous aimons partir tôt ; marcher dans la chaleur, très peu pour nous ! » Charlotte consulte l’app qui accompagne les randonneurs : y aura-t-il des points d’eau sur la route aujourd’hui ? Certains sont déjà partis. Markus, par exemple, dont la plupart connaissent le nom. La scène se répète chaque matin à l’ostello Sigerico. Cet ancien édifice un peu à l’écart du village toscan de Gambassi Terme accueille les pèlerins tout au long de l’année. C’est un bonheur d’y arriver après une journée de marche. L’endroit est superbe. L’ostello se cache derrière une vieille église et est doté d’un jardin. Les heures de repos au frais y contrastent avec la rudesse de la journée. En fin d’après-midi, il fait calme. L’ambiance est amicale et bienveillante. Il y a, dans la randonnée, une allégresse particulière qu’aucune fatigue ne parvient à ternir.

VERS LA TOMBE DE PIERRE

À sept heures, l’endroit se vide peu à peu. Il fait encore frais, mais cela ne va pas durer. Si l’étape d’aujourd’hui n’est pas particulièrement longue, elle est l’une des plus belles. Les pèlerins se réjouissent. Certains ont quitté Lucques il y a quelques jours. D’autres ont commencé le chemin plus haut, au col du Grand-Saint-Bernard ou à Lausanne, par exemple. Ce soir, la plupart s’arrêteront à San Giminiano. Sur la via Francigena, l’étape s’achève toujours dans une ville ou dans un village. Certes, cela oblige parfois à évoluer quelques kilomètres sur l’asphalte. Mais l’asphalte s’oublie vite ! 
La via Francigena se développe au VIIe siècle. Elle conduit les pèlerins sur la tombe de Pierre à Rome. Si elle est plus ancienne que le chemin de Compostelle, elle est cependant moins célèbre, et certainement moins mythique : sa fréquentation moderne est, en effet, assez récente. Pendant trois siècles, l’itinéraire reste fluctuant : c’est bien connu, tous les chemins mènent à Rome ! Le tracé se cristallisera peu à peu autour de la route empruntée par Sigéric, l’archevêque de Canterbury. En 990, Sigéric se rend à Rome pour y recevoir le pallium. Sur demande expresse du pape, il note les septante-neuf étapes de son trajet de retour. C’est cet itinéraire que suivent aujourd’hui encore les randonneurs et pèlerins de tous âges et de tous pays.

UN PROGRAMME INTERNATIONAL

Après avoir sombré dans l’oubli, la via Francigena a retrouvé un second souffle il y a une vingtaine d’années. Régions et institutions se fédèrent alors autour d’un projet mené initialement par la Toscane. Un programme international se met en place. De nouveaux touristes parcourent désormais les paysages traversés par cet itinéraire. La partie italienne de sa portion Nord est particulièrement bien soignée : un site, une app, une signalisation au top. Trop soignée, affirment les plus aventureux. Sur la route, les variantes ne manquent pas, qui invitent à passer par tel ou tel village désireux de profiter de la manne. Les randonneurs ont beau être peu dépensiers, il faut les nourrir et les loger, et ce n’est pas rien !
Jan et Mieke ont commencé à Lucques. Ils s’arrêteront à Sienne. Comme beaucoup de marcheurs en cette période, ce sont de jeunes retraités. Ils ont le temps. Charlotte est partie de chez elle, à Lausanne. Elle profite d’un intervalle entre deux emplois et chemine seule, « le meilleur moyen pour ne pas le rester longtemps ! » Quant à Markus, c’est une philosophie de vie.

UN DOUBLE PÈLERINAGE

L’itinéraire complet commence sur les marches de la cathédrale de Canterbury. Il s’achève, pour son tracé Nord, sur la place Saint-Pierre. La via Francigena traverse ainsi l’Angleterre, la France, la Suisse et l’Italie. De Rome, s’élance ensuite la via Francigena Sud qui mène au cap le plus méridional des Pouilles. C’est de là en effet que s’embarquaient les chrétiens en partance pour le pèlerinage de Jérusalem. Au total, de Canterbury à Santa Maria di Leuca, plus de trois mille kilomètres de marche et un double pèlerinage : Rome et Jérusalem.
Si ceux qui effectuent l’itinéraire entier sont rares, plusieurs le refont pourtant chaque année. Certains s’offrant même, comme Markus parti d’Hambourg, le luxe de rentrer à pied ! Beaucoup ne parcourent qu’un tronçon, trois jours, une semaine, un mois d’itinérance. Parfois, ils reprennent le trajet là où ils l’avaient laissé l’année précédente. On rencontre souvent peu de monde. Même si, en Toscane, les randonneurs sont légion : le chemin est connu pour sa beauté et ne présente pas de difficultés majeures. « J’ai l’impression de marcher dans un parc, tant c’est fleuri », se réjouit Mieke. Et Charlotte, plus jeune : « Moi, de marcher dans un fond d’écran ! » À chacun ses références ! Quoi qu’il en soit, l’itinéraire comble les sportifs, les amateurs d’art et les vrais pèlerins.


D’AUTRES VALEURS


La marche est un pèlerinage en soi. « Anachronique dans le monde contemporain, qui privilégie la vitesse, l’utilité, le rendement, l’efficacité, la marche est un acte de résistance privilégiant la lenteur, la disponibilité, la conversation, le silence, la curiosité, l’amitié, l’inutile, autant de valeurs résolument opposées aux sensibilités néolibérales qui conditionnent désormais nos vies », remarque David Le Breton dans son Éloge des chemins et de la lenteur. Si tous se retrouvent dans ces propos, chacun a ses propres raisons de marcher. Pour Mieke et Jan, c’est la mise à la retraite, il faut célébrer et apprivoiser ce changement. Pour Charlotte, un face à face avec elle-même à la veille d’une réorientation de carrière. Pour Markus, il s’agit d’un mode de vie : six mois sur les routes chaque année. 
Pour tous, très peu de choses dans le sac à dos. L’essentiel n’est pas ce qu’on emmène, mais ce qu’on oublie, ce qu’on découvre, qui on rencontre. Au fil des conversations, d’autres perspectives émergent. « Je suis catholique d’origine, mais j’ai abandonné toute pratique, raconte Mieke. Nous nous arrêtons souvent dans les églises. Au début, c’était seulement pour profiter de la fraîcheur ! Mais, peu à peu, j’ai eu envie de prier. Maintenant c’est un dilemme : poursuivre jusqu’à Rome ou obliquer vers Assise ? » Sur la route, les couvents et les paroisses reçoivent les pèlerins. L’accueil est simple. Parfois, de vrais dialogues s’engagent. Ou un prêtre s’en vient bénir la petite assemblée d’un soir. Et tous d’accepter avec grâce ce geste devenu peu coutumier. Il suffit à souder le groupe. Peu importe si l’on se disperse sur les chemins dès le lendemain.

Geneviève BERGÉ

 

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Magnifique réflexion de Gabriel Garcia Marquez

Publié le par Yvan Tasiaux

Magnifique réflexion de Gabriel Garcia Marquez
A 83 ans, atteint d'une maladie grave, Gabriel Garcia Marquez a adressé cette lettre d'adieu à ses amis.
"Si pour un instant Dieu m'offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps le plus possible…
Je suppose que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais à tout ce que je dis.
Je donnerais une valeur aux choses, pour ce qu'elles signifient.
Je dormirais peu, je rêverais plus, je crois que chaque minute passée les yeux fermés représentent soixante secondes en moins de lumière.
Je marcherais quand les autres s'arrêtent, je me réveillerais quand les autres dorment.
Je donnerais des ailes à un enfant,
mais je le laisserais apprendre à voler seul.
J'enseignerais aux vieux que la mort ne vient pas avec l'âge mais avec l'oubli.
J'ai appris tant de choses des hommes… J'ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le véritable bonheur c'est dans la manière de l'escalader.
J'ai appris que quand un nouveau-né serre fort de son petit poing, pour la première fois, la main de son père,
il le retient pour toujours.
J'ai appris qu'un homme n'a le droit d'en regarder un autre de haut que pour l'aider à se lever.
Dis toujours ce que tu sens,
Fais ce que tu penses.
Il y a toujours un lendemain, et la vie nous donne une autre occasion de faire bien des choses :
Mais si jamais je n'ai plus que ce jour, j'aimerais dire à tous ceux que j'aime combien je les aime.
Le lendemain n'est garanti à personne, qu'il soit jeune ou vieux… Sain où Malade
Aujourd'hui peut… être le dernier jour où tu vois ceux que tu aimes.
N'attends pas, fais-le aujourd'hui, car, si demain ne vient pas, tu regretteras de n'avoir pas pris le temps d'un sourire, d'une caresse, d'un baiser, trop occupé que tu étais.
Garde près de toi ceux que tu aimes, dis-leur à l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime-les et traite-les bien, prends le temps de dire :
''Je regrette", "Pardonne-moi,
S'il te plaît", "Merci",
Et tous les mots d'amour que tu connais. Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer.
Car personne ne se souviendra de tes pensées secrètes. Il faut qu'elles soit dites… avant que tout soit consommé…"
 
Gabriel Garcia Marquez
Ecrivain colombien, Prix Nobel de littérature

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CERTITUDES

Publié le par Bertrand Révillion

"Et si Dieu ne parlait  qu’aux pèlerins en chemin, qu’aux marcheurs en exode, qu’à celles et ceux qui ne tiennent pas en place… "

Gabriel Marcel

 

 

« Dieu n’existe pas, voilà la vérité », affirme l’athée militant.

« Dieu existe, c’est une évidence », clame le croyant tout aussi zélateur

Tous deux « savent ».

Cette certitude les conforte autant qu’elle les perd l’un et l’autre.

 

« Les religions ne sont-elles pas plus grandes par les questions qu’elles incitent à se poser que par les réponses qu’elles donnent ? » s’interroge ce jour-là  Jean d’Ormesson, alors qu’à l’ombre des grands arbres, nous reprenons notre conversation. «  Je suis un catholique qui « espère » que Dieu existe sans « savoir » s’il existe. » Ce que, malicieux, l’écrivain résume d’une pirouette : « Je suis un catholique agnostique ! »

Oui, essayer de croire mais renoncer à savoir.

Faire du doute un amical allié.

 

Chercher, marcher, tâtonner, se tenir, vaille que vaille, sur le rebord du mystère, tendre l’oreille dans la « nuit obscure » pour tenter d’entendre cette voix de fin silence qui murmure en nous.

« Dire Dieu » tout en reconnaissant que nous manquent « les mots pour Le dire ». Voir, encore et encore, s’esquisser puis s’effacer son visage sur la toile de nos vies bouleversées.  Le reconnaitre à la fraction du pain et, à la seconde, le perdre de vue à nouveau. « Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : notre coeur n’était-il pas brûlant tandis qu’il nous parlait en chemin ? »

Et si Dieu ne parlait  qu’aux pèlerins en chemin, qu’aux marcheurs en exode, qu’à celles et ceux qui ne tiennent pas en place… Homo viator.

 

Aux « assis » (comme disait Rimbaud), il ne dit rien, leurs certitudes et leur immobilisme les rendent aveugles et sourds.

 

Bertrand Révillion

 

CERTITUDES

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Nouvelle génération à la tête de l'Eglise de Belgique

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Pastorale des migrants

Publié le par Yvan Tasiaux

Pastorale des migrants

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La liturgie juive (podcast)

Publié le par Cathobel

Le professeur en théologie François Lestang propose un éclairage sur le judaïsme et sa relation avec le christianisme. 

CCO Pixabay / Hurk

CCO Pixabay / Hurk

 

 

Né en 1965, prêtre de l’Institut du Chemin Neuf, François Lestang est professeur de Nouveau Testament au sein de la Faculté de Théologie de l’UCLy. Après des études de mathématiques (ENS Fontenay-saint-Cloud & Paris VI-Paris VII), il a étudié la philosophie à Paris (Centre Sèvres-Facultés Jésuites de Paris), la théologie à Rome (Université Pontificale Grégorienne). Il s’est spécialisé en études bibliques à l’Institut Biblique Pontifical, où il a obtenu la licence canonique puis le doctorat en Ecritures Saintes.
Enseignant depuis 2005 à la faculté de théologie, il y donne les cours de Nouveau Testament sur les Actes des Apôtres, le corpus paulinien et les lettres catholiques, mais aussi l’introduction et l’approfondissement en hébreu biblique; il a traduit en français le manuel de Thomas O. Lambdin (Harvard). 
Au sein de la faculté, il a été responsable du Centre Chrétien pour l’Etude du Judaïsme (2006-2016), vice-doyen (2015-2017). Il dirige depuis 2012 le cycle d’études doctorales.
Dans l’Unité de Recherche Confluence: Sciences et Humanités, il est responsable du pôle 1 « Théologie, Philosophie et Sciences Religieuses ».  Il est par ailleurs vice-président depuis 2018 de l’Association Catholique Française pour l’Etude de la Bible, et coordonne la collection « Commentaire Biblique: Nouveau Testament » pour les éditions du Cerf.

Réalisation: Louvain Christianisme / Louvain Religion (Institut de Recherche Religions, spiritualités, cultures, sociétés de l’Université de Louvain)

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Bienvenue dans le Doyenné de Dinant

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Quelles spiritualités pour demain ?

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La spiritualité — religieuse ou, souvent, dans nos pays, non religieuse (agnostique ou athée) — est la caractéristique de l’humaine condition, ce qui nous distingue de l’animal et de la machine. Elle est cette dimension intérieure de la personne où celle-ci décide du sens qu’elle donne à sa vie ainsi que des engagements qu’elle prend. Nous ne sommes pas dans le domaine du savoir, mais de la foi, foi en soi, en l’homme, voire en Dieu. On pourrait emprunter au caricaturiste australien Leunig l’image de l’arbre dont les racines sont à la mesure des branches : la vie intérieure doit grandir à l’égal de la vie extérieure. Quant aux feuilles, elles ont à nourrir les racines, celles-ci alimentant les feuilles.

 

La spiritualité, à ne pas confondre avec le surnaturel, dirait Éric-Emmanuel Schmitt, n’est plus le monopole des religions, elle est « sortie de la religion », pour prendre l’expression parfois mal comprise de Marcel Gauchet. Quand elle est religieuse, elle débouche sur la découverte d’un plus grand que soi, innommable : l’Infini de l’Amour, de la Vérité et de la Beauté. Les religions et les philosophies, l’homme de la rue aussi, donnent le nom de Dieu à cette transcendance « ultime », et « personnelle » dans certaines religions.

 

Les médias parlent souvent du retour de la spiritualité. Des stages sont organisés, des formations mises en place. Les publications abondent. En Belgique, tout récemment, on a introduit la méditation dans les écoles du réseau catholique. La spiritualité est quasiment devenue synonyme de « développement personnel ». Elle est convoquée au service de l’oxygénation de la vie privée.

 

Le mot spiritualité fut d’abord religieux, et même chrétien. Maintenant, le mot s’est élargi, englobant les spiritualités non religieuses que l’on pourrait qualifier d’humanistes. De plus, la spiritualité contemporaine est fortement marquée par le contact avec les spiritualités orientales. La dimension thérapeutique – les thérapies psychocorporelles – est aussi très présente.

Croyants et incroyants sont donc voués à cultiver cette dimension. La religion se situerait à l’horizontale, créant des liens, et la spiritualité à la verticale — soit intime, soit transcendante —, correspondant au besoin de sens. Si toutes les spiritualités ont en commun l’ouverture à soi et à autrui, l’ouverture au « plus intime que soi », les questions ultimes du sens, face à l’origine, au mal (que je subis et que je commets), à la mort, à la transcendance, font la différence entre elles.

Du côté des croyants religieux, on semble avoir compris aujourd’hui que, pour sauver la religion, il fallait la « spiritualiser », insister sur la dimension d’intériorité personnelle plutôt que sur les rites et autres pratiques. Il ne faudrait cependant pas que le spirituel devienne un refuge face à un monde jugé négativement. Ce ne serait plus un opium du peuple, mais bien des bourgeois en mal de sens.

Dans le roman Soufi, mon amour d’Elif Shafak, Aziz écrit à Ella que la spiritualité « n'est pas une chose qu'on peut ajouter à sa vie sans procéder à des changements majeurs ». Or, précisément, elle est de moins en moins mise en lien avec la transformation de l’existence et du monde. Au contraire, elle est reprise dans la dynamique consumériste de notre culture. N’assisterait-on pas aujourd’hui à une marchandisation du spirituel ?

 

Pour mettre de l'ordre dans le monde, nous devons d'abord mettre la nation en ordre. Pour mettre la nation en ordre, nous devons mettre la famille en ordre. Pour mettre la famille en ordre, nous devons cultiver notre vie personnelle. Et pour cultiver notre vie personnelle, nous devons clarifier nos cœurs.

 

Abdennour Bidar

 

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Gabriel Ringlet. Grand entretien.

Publié le par Yvan Tasiaux

Gabriel Ringlet. Grand entretien.

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Véronique Margron. Donner la vie dans un monde en péril.

Publié le par Véronique Margron

Véronique Margron. Donner la vie dans un monde en péril.
"Redressez-vous et relevez la tête." Telle est l’invitation pressante de Jésus en Luc 21, alors même que l’évangile raconte qu’approche la dévastation de Jérusalem et qu’il y aura alors un grand désarroi. "Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche." (Lc 21, 20-28)
Je relis cette page alors qu’approche Noël. Alors qu’approche le fils de la paix, l’enfant nu et pourtant Dieu. Pas de nuée, pas de grande gloire, pas de puissance. Un trois fois rien. Une naissance.
Dans notre monde en péril il est tous les jours des naissances qui viennent défier le malheur et la destruction. Au cœur de la guerre sans pitié en Ukraine, et en tant d’autres terres désolées de ce monde. Là, il est des naissances. De celles dont parle la philosophe agnostique Hannah Arendt, après sa réflexion sur le totalitarisme : "L’Alléluia - du Messie de Haendel - doit être exclusivement compris à partir du texte : un enfant nous est né... Tout commencement est salut, c’est au commencement, au nom de ce salut que Dieu a créé́ les hommes dans le monde. Chaque nouvelle naissance est comme une garantie de salut dans le monde, comme une promesse de rédemption pour ceux qui ne sont plus un commencement."*
Voilà ce que nous attendons et espérons. Au creux de la nuit de tant de peines et de douleurs. Nulle part ailleurs. La promesse d’un commencement pour nous qui ne sommes plus un commencement. Cette promesse dont l’évangile de ce dimanche 18 décembre (Mt 1, 18-24) raconte qu’elle s’initia par un songe, annonce faite à Joseph, en son sommeil.
Bienheureux rêveur qui décida alors de prendre Marie chez lui et de faire de cet enfant son fils. Trois fois rien aussi : un rêve, une toute jeune femme enceinte et un homme juste. Trois fois rien qui font un commencement inouï, un miracle au sens encore d’Hanna Arendt : la capacité à commencer", à l’inédit. Joseph, un rêveur et un homme de l’action, un juste qui fit entrer le salut en ce monde par un songe auquel il a cru.
Alors en ces jours qui nous préparent à Noël, des jours qui peuvent être si lourds pour beaucoup, heureux pour d’autres, puissions-nous simplement nous décider à être des femmes et des hommes de commencement, à agir pour les commencements. Au creux de la nuit, des êtres qui relèvent la tête, simplement parce que "les hommes, bien qu’ils doivent mourir, ne sont pas nés pour mourir mais pour innover"**, pour bâtir, pour créer. Pour vivre et offrir la vie.
* Hannah Arendt, "Journal de pensée (1950–1973)", éd. Seuil, 2005
** Hannah Arendt, "Condition de l'homme moderne", trad. Georges Fradier, éd. Calmann-Lévy, 1961

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Quand passe le souffle. Belle réflexion de Myriam Tonus

Publié le par Yvan Tasiaux

Quand passe le souffle. Belle réflexion de Myriam Tonus

Inutile de tourner autour du pot : dans mon entourage familial, immédiat et plus éloigné, ils et elles ne sont plus très nombreux à se déclarer croyants. Les jeunes (dont la plupart ont suivi près de 12 ans de cours de religion) ne manifestent aucun intérêt pour les choses de la foi ; leurs parents ont déserté jusqu’aux parvis ; quant aux amis de ma génération, ils se partagent entre ceux qui se sont, eux aussi, éloignés de l’Église et ceux qui se demandent ce qu’ils ont fait (ou pas) pour que la transmission soit à ce point en panne. Quant à moi, je vis sereinement le fait d’être la grand-mère qui fait de la théologie comme d’autres font de l’aquarelle ou de la marche nordique. Sans vraiment m’inquiéter de ce que les jeunes du Patro ou mes propres petits-enfants (adultes) ignorent qui est le pape François ou ce que représente l’assomption de Marie.

 

C’est que vivre avec les jeunes, c’est passionnant. Et c’est un objet d’émerveillement quasi quotidien. Dans Petite Poucette, Michel Serres rendait un hommage jubilatoire et sincère à cette génération de filles et de garçons nés au moment où le monde a quitté la modernité pour entrer dans une mutation dont nous n’avons peut-être même pas encore vraiment conscience, nous qui venons de l’ancien monde. Certes, ils nous bousculent, ces « millenials » (nés dans les années 2000), ils nous délogent et nous n’avons qu’une alternative : ou bien sombrer dans une déploration, aussi vaine qu’injuste, à propos du niveau qui ne cesse de baisser, de l’addiction aux écrans et autres modernes turpitudes, ou bien reconnaître que l’avenir, ce sont ces jeunes qui le porteront. Et si l’on choisit le second terme de l’alternative, il nous faut accompagner leur angoisse de cet avenir singulièrement menacé… et reconnaître en nos descendants une lucidité et une maturité qui dépassent, me semble-t-il, celles que nous avions à leur âge. Oui, ils réinventent tout : les relations amoureuses, l’école, le travail et cela nous ébouriffe. Mais ce sont de belles personnes et ils font preuve d’autant de générosité et d’idéal – une forme désenchantement en plus. Cela peut se comprendre, vu l’héritage qu’ils devront assumer. Et oui, la spiritualité, ils connaissent ­– si l’on rend à ce mot son sens premier : un souffle que l’on reçoit, qui gonfle les voiles et donne d’avancer. Les religions n’en ont pas le monopole.

 

C’est dire si  quelques lignes lues dans mon journal préféré m’ont littéralement giflée. Un séminariste déclare : « Quand je parle à des amis non croyants, je remarque qu’il manque un sens à leur vie. Et notre rôle, c’est justement de les ramener à Jésus, pour leur bien. »  Ainsi donc, seuls les croyants (catholiques ?) pourraient faire du sens dans leur vie et le rôle du prêtre serait de ramener au bercail les brebis égarées. Pour leur bien… Tant d’inconscience et de sentiment de supériorité laisse sans voix. Qui donc es-tu, frère séminariste, pour juger, du haut d’un statut que tu n’as même pas encore, la qualité d’une vie humaine qui ne partage pas tes convictions ? Te rends-tu compte que ce sont précisément des propos et des positions de cette sorte qui ôtent toute envie d’en savoir plus sur ce qu’est la foi ? Te souviens-tu que Jésus, lorsqu’il se faisait proche des gens, se contentait (si je puis dire) d’éveiller l’étincelle de vie qu’ils portaient en eux et qu’il ne leur demandait pas de se convertir au judaïsme ? Et ceci encore : lorsque j’étais prof de religion, il y a 30 ans, figurait déjà dans le manuel dûment approuvé un petit texte jouissif qui rappelait qu’être croyant ce n’est pas avoir « quelque chose en plus »… comme on a une verrue sur le nez !

 

Alors, si l’avenir risque bien de n’être drôle pour personne, et en particulier pour les jeunes, je souhaite sincèrement bon courage à ce séminariste. Mais je continuerai à me réjouir tout aussi sincèrement de constater que décidément, le souffle (l’esprit) souffle où il veut et que l’on ne sait ni d’où il vient, ni où il va. Simplement, je perçois en continu sa trace vivifiante à l’œuvre chez tant de mes contemporains, y compris chez celles et ceux, jeunes ou non, qui n’ont pas  besoin d’étiquette pour se mettre au travail.

Myriam TONUS

 

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